Après avoir œuvré et dirigé des structures spécialisées dans l’investissement immobilier, dans la pierre défiscalisée, la promotion, une chaîne hôtelière et dans la construction en bois, Ludovic Bréant a ouvert des parenthèses pour faire une pause et réfléchir à son avenir et au futur de ses objectifs.

Ce bref échange avec Olivier Monat fait référence à quelques articles de presse où Ludovic Bréant y figure en gros titre.

Olivier Monat – Je crois sincèrement qu’entreprendre se fait par plusieurs cycles et que la fin de ceux-ci est une bonne chose pour se réinventer.

Ludovic Bréant – Pour ma part, j’ai beaucoup médité, plus que réfléchi à concevoir de nouvelles choses.
Prendre le temps et même avoir du temps m’a été difficile tant j’en avais peu avant.
Ce peu, je l’utilisais à le fondre dans de multiples activités que je menais de front et que je croyais cruciales pour moi, mes collaborateurs et les clients.
Avec ce nouveau temps qui s’est imposé, celui-ci m’a obligé à me défaire de l’urgence et de la performance chiffrée.
Une nouvelle voie s’ouvrait à moi.

Olivier Monat – Je continue à croire qu’il faut plus se réinventer que de se proposer un nouveau ou un autre rythme de vie.
D’abord se réinventer à soi-même, dans son propre espace et aussi en relation avec les autres.

Ludovic Bréant – Je veux plutôt atteindre un renouveau comme celui d’être soi pour être en harmonie avec son être et son esprit. Toutefois, je n’aspire pas à vivre en marge, au contraire comme pour vous, la relation à l’autre est importante. Je pousserai même à la relation au monde qui nous fait ressentir le changement en cours depuis cinq à six ans et qui s’annonce global.

Olivier Monat – Changement global, le défi est d’importance …..

Ludovic Bréant – Oui, parce qu’il est de l’ordre de la conscience de chacun et de tous  …..

Olivier Monat – Surtout s’il est engendré par l’humain, pour le Bien Commun dans une vision d’humanité.
Nos défis d’entrepreneurs d’hier tombent-ils en poussière ?

Ludovic Bréant – Absolument !
De mon point de vue personnel, un projet uniquement axé sur la rentabilité ne m’intéresse plus. J’ai gagné beaucoup d’argent pour faire prospérer un groupe. J’en ai aussi perdu plus en essayant de le préserver et de sauver ce qui pouvait l’être.
Avec mon épouse nous avons créé aussi une fondation et capté l’intérêt et la participation des collaborateurs de l’époque à celle-ci.
Une page est tournée sur les actions positives comme sur les faits négatifs.
Aujourd’hui, une chose est sûre, la réussite ne me conditionne plus et l’échec ne me fait pas peur, car je sais maintenant qu’il peut être porteur de renouveau.

Olivier Monat – Vous admettez donc le début et la fin d’un cycle pour innover ou pour entreprendre ?

Ludovic Bréant – Un temps pour faire et un autre pour défaire, mais surtout ne pas laisser faire les mêmes erreurs aux nouveaux et futurs entrepreneurs desquels je me sens proche.
Faut-il les accompagner dans leur démarche et dans leur vision et participer ainsi au mouvement et à la mutation en cours ?

Olivier Monat – Alors que ferons-nous du passé si on doit faire autrement pour l’avenir ?
Méfions-nous de ne pas laisser transparaître aux jeunes entrepreneurs qu’il faut faire mieux que nous.
Non, libérons-leur l’espace pour qu’ils entreprennent et innovent autrement.
Mais nous pouvons préconiser d’autres valeurs qui les accompagneront comme l’équité, l’altruisme et bien d’autres encore.

Ludovic Bréant – Les succès d’hier je les attribue aux anciens collaborateurs, à ma famille et à ma bonne étoile.
Voilà pourquoi je ne brûlerais pas ces articles de presse qui sont le déclencheur de notre conversation.
Au moins ces papiers sont les témoignages d’une partie de ma vie révolue et qui laisse place à une autre existence entrepreneuriale portée vers un collectif d’intelligence et de générosité.
Tout ça est en train de mûrir et de muter dans une lumière personnelle.
J’ai toujours dit que je voulais donner à la vie autant que j’ai reçu d’elle.

12 juillet 2013

Lire d’anciens articles de presse, témoignages d’un ancien temps et de l’entrepreneuriat du passé :

« Il trouve une niche inoccupée pour les produits immobiliers de défiscalisation. »

« Ludovic Bréant, 38 ans, marié, 5 enfants – Vente Direct Magazine sept-oct 2001. »