FIDEF Ingénierie a été un grand succès. Au sein d’EVERgroup des sociétés ont été contraintes de fermer leur activité.
La réussite et les crises éclairent l’avenir.
Toutefois, dans le premier cas, ce dernier semble déterminé tandis que dans le deuxième, il paraît indéterminé.
L’avenir en tant que reflet du présent endommage-t-il les intentions d’entreprendre de demain ?

Ludovic Bréant:

Effectivement, le crédit ou le discrédit moral, intellectuel, de jugement ou financier que l’on vous accorde suivant les circonstances, interfère sur l’avenir.
Oui, le présent marque ses pas sur nos sauts dans l’avenir.
Etais-je meilleur quand FIDEF Ingénierie a réussi son introduction en bourse et quand elle a été vendue avec des plus-values ?
Etais-je si formidable au début d’EVERgroup avant 2009 quand tout réussissait en promotion immobilière et en gestion hôtelière ?
Pourquoi suis-je devenu si suspect au moment où sont survenues les difficultés dues au virage industriel d’EVERgroup ?
J’assume la sortie de route due en grande partie à la crise de 2008 des Subprimes et aux conséquences de la raréfaction des engagements bancaires, du crédit et du resserrement des marchés industriels. J’avais engagé EVERgroup dans une diversification industrielle qui devait être complémentaire avec la promotion immobilière et hôtelière du groupe.
En 2008, EVERgroup reprenait 3 unités de production spécialisées dans les parquets lambris, le mobilier de bureau et les meubles design. L’idée était d’entreprendre une mutation partielle de la production et du savoir-faire vers la réalisation de murs en ossature en bois et de modules tridimensionnels. L’objectif se fixait d’alimenter les opérations immobilières en construction bois du groupe. La crise n’en a pas laissé le temps. Les marchés de base se sont écroulés de 40 %.
Le principe de tout maîtriser, de la production en passant par la réalisation et la promotion, n’a pas fonctionné.
Ce que je dois retenir, c’est cette évidence qui s’était fermée comme un interdit que je ne devais pas franchir, en tous les cas à cette époque.
Il a manqué du temps et sans doute une association ou un partenariat avec un expert ou une entité spécialisée dans la production industrielle.
La voie empruntée pour le développement industriel du groupe, en reprenant des sociétés déjà en difficulté et pas tout à fait efficientes pour ce projet, a été sans issue. Mais cet échec ne peut hypothéquer ni endommager l’avenir.
De ce présent douloureux, de nouvelles forces naîtront. Elles germent déjà.

Juin 2012